2 janvier 2019 –
J’ai récemment lu un fascicule qui date (2003) mais fort intéressant. Il s’agit de la publication d’un « séminaire de travail de maturité intitulé Analyses critiques et réfutations systématiques d’un opuscule négationniste, L’Holocauste au scanner de Jürgen Graf, tenu au Collège de Gambach de Fribourg durant l’année scolaire 2002-2003″, sous la direction de Jean-Benoît Clerc.
Écrite à plusieurs mains, cette étude scrute les allégations du négationniste suisse Jürgen Graf, mais pourrait parfaitement convenir pour réfuter les autres auteurs négationnistes. Il me semble que professeurs et enseignants y trouveront un outil pédagogique dès lors qu’ils cherchent à aborder le négationnisme dans leurs classes. Tous les autres lecteurs intéressés par le sujet y verront des éléments de réponses aux assertions négationnistes.
Issu de la génération d’après-guerre et professeur de lettres, J. Graf est venu au négationnisme par antisionisme. Dans les années quatre-vingt, il s’initie aux théories négationnistes avec les ouvrages de S. Thion et de A. Butz, pour se déclarer ouvertement négationniste dans le magazine américain néonazi National Journal au début des années deux mille. En 1993, il publie en langue allemande Der Holocaust auf dem Prüfstand (L’Holocauste au scanner) qui reprend en cinquante chapitres, sous forme de questions-réponses, l’essentiel des propos des auteurs négationnistes.
Publié en français en Belgique, l’opuscule de Graf est interdit de vente en France. Condamné à une peine d’emprisonnement de 15 mois assortie d’une amende en juillet 1998 pour négation de l’Holocauste, J. Graf demande l’asile politique en Iran, pour finalement s’installer en Biélorussie, puis en Russie.
L’Holocauste au scanner se consulte librement sur Internet. Et, contrairement aux autres ouvrages, sa phraséologie est plus directe, son assurance plus grande, sa réfutation en est donc d’autant plus salutaire.
Lire Analyses critiques et réfutations systématiques d’un opuscule négationniste, publication archivée par Phdn.org.