Stephanie Courouble Share
Qu’est-ce que le négationnisme ?
Le négationnisme, terme créé dans les années quatre-vingt, désigne une idéologie extrémiste qui tente de nier le crime – le génocide des Juifs – et l’arme du crime – les chambres à gaz. Par extension, il a été employé pour désigner la négation des génocides des Arméniens en Turquie, des Tutsis au Rwanda, et des Cambodgiens.
Les négationnistes sont une centaine d’auteurs (intellectuels, professeurs, universitaires) qui, depuis trois générations, affirment que l’extermination du peuple juif et les chambres à gaz seraient une rumeur propagée par les historiens (juifs), les survivants, les Alliés et Israël. Tandis que le chiffre de six millions de Juifs morts est diminué, voire nié par ces auteurs, la Shoah est considérée comme un canular, un mensonge. Les chambres à gaz, affirment-ils, n’auraient pas existé, ou seulement pour désinfecter les déportés dans les camps de concentration.
Ces négationnistes s’autoproclament « révisionnistes », un euphémisme qui leur permet de s’auto légitimer. Tout historien en effet révise l’histoire, il la réécrit dès l’ouverture de nouvelles archives. En somme, tout historien est un révisionniste.
D’autre part, l’usage du terme « négationnisme » est aujourd’hui galvaudé, au point que certains auteurs aient pu titrer leur ouvrage Le Négationnisme économique, indépendamment des qualités intrinsèques de cet ouvrage.
Les différents pays où est apparu le négationnisme, n’ayant sans doute pas pris conscience qu’il dépassait leurs frontières, n’ont pas cherché de réponses internationales pour l’endiguer. Aussi, à partir des années soixante, le négationnisme est-il devenu un phénomène international, nourri par des échanges intra-européens, entre l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud et l’Europe, entre l’Occident et les pays arabes.
À la fin des années soixante-dix, des négationnistes originaires du monde entier se sont regroupés en un institut international, l’Institute for Historical Review (Institut pour la Révision de l’Histoire – IHR), doté d’un « centre de recherche » et basé aux États-Unis. Ils officialisaient ainsi leurs multiples rencontres antérieures. À la même époque, plusieurs scandales négationnistes ont vu le jour en Allemagne, en Angleterre, en Belgique, en France, en Italie, au Canada et aux États-Unis, faisant connaître ce phénomène publiquement.
Le négationnisme, qui n’a cessé par ailleurs de s’intensifier dans les pays arabes depuis la Seconde Guerre mondiale, est maintenant repris par le régime iranien, qui n’hésite pas à organiser des conférences, des festivals internationaux sur le sujet, réunissant par la même occasion les grands pontes du négationnisme.
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