Nadine Fresco

En raison de sa nature et de son ampleur, le génocide perpétré par le régime nazi contre les juifs a profondément marqué l’histoire contemporaine. La manifestation la plus paradoxale de cette empreinte est fournie par l’entreprise qui consiste à nier la réalité de ce génocide. Qualifiée de « révisionniste » par ses promoteurs à partir des années 1970 pour lui donner un semblant de scientificité, celle-ci est désignée à juste titre comme négationniste par les historiens.

Réactualisant une longue tradition antisémite de l’Occident, les négationnistes dénoncent un prétendu complot juif international qui aurait fabriqué de toutes pièces cette « escroquerie du xxe siècle » dans le but de justifier l’existence de l’État d’Israël et d’extorquer de scandaleuses réparations à une Allemagne innocente.

Le négationnisme a connu en France un développement particulier. En effet, deux de ses principaux précurseurs – Maurice Bardèche et Paul Rassinier – étaient français. De plus, l’histoire de sa diffusion y est marquée, à partir des années 1970, par une convergence de vues et d’actions entre des milieux d’extrême droite et des personnes issues d’un milieu radicalement opposé, celui des groupuscules d’ultra-gauche.

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