2 mai 2019 –
Yom HaShoah
Comme le soulignait récemment l’historien Christian Ingrao sur RCJ à l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage Les urgences d’un historien, publié aux éditions du Cerf : « La condition de l’historien est une condition dans laquelle on engage tout. On fait l’histoire avec l’ensemble de ce qu’on est ». Cette immersion totale dans l’histoire est essentielle pour comprendre son impact personnel et universel.
Mon engagement personnel contre le négationnisme trouve ses racines dans mon histoire familiale. Joseph Guttmann, mon grand-père maternel et ancien déporté, a laissé une biographie succincte mais émouvante, témoignant d’une vie qu’il n’a jamais pu pleinement raconter.
En ce jour de Yom HaShoah 2019, je partage avec vous cette biographie. Elle raconte l’histoire d’un survivant d’Auschwitz, où sa première famille fut assassinée en mai 1944. Son parcours d’exilé, de la Hongrie à Israël en passant par la France et la Tunisie, est celui d’un migrant en quête permanente de son chez-lui.
Cette biographie résonne avec les récits des exilés contemporains, soulignant les défis constants auxquels ils font face. Elle symbolise également mon engagement actuel contre la haine, le racisme et le rejet de l’autre, en faisant écho aux luttes universelles pour la dignité et l’appartenance.
Cette histoire personnelle m’amène à réfléchir sur la question de l’objectivité en histoire. En tant qu’historienne, confrontée au négationnisme, je me compare souvent à un médecin habitué à la vue du sang. Cependant, je ressens une vive émotion, tout comme n’importe qui, en regardant un documentaire sur Auschwitz avec mes enfants. Cette ambivalence souligne le défi permanent des historiens : rester objectifs tout en conservant notre humanité.
Biographie de Joseph Guttmann, ז״