Fragments sur les Temps Présents | #FTP – 10 octobre 2022
Avec Les idées fausses ne meurent jamais. Le négationnisme. Histoire d’un réseau international (Lormont, Le Bord de l’eau, 2021. Préface de Pascal Ory), l’historienne Stéphanie Courouble Share, chercheuse à l’ISGAP (Institute for the Study of Global Antisemitism and Policy), nous offre une histoire exhaustive du négationnisme depuis l’apparition de cette idéologie. Paru en novembre 2021, il est tiré d’une thèse soutenue en 2008 à l’université Paris 7 (Le négationnisme et son émergence dans l’espace public. Analyse comparative : France, Angleterre, Allemagne et Etats-Unis (1946-1981)) et dirigée par Pierre Vidal-Naquet. Cette thèse a été entièrement refondue et mise à jour pour cette parution. Malgré tout, l’ouvrage est imposant : 517 pages. Néanmoins, il reste agréable à lire, aidé en cela par un plan chrono-thématique très fluide et par un appareillage critique (notes très érudites, index, bibliographie scientifique exhaustive, etc.).
Livre particulièrement érudit, il est la synthèse de nombreuses enquêtes et recherches que l’auteur a mené à travers le monde, dans les archives de presse et privées, de la France aux États-Unis, en passant par l’Angleterre, l’Allemagne, Israël et le Canada. Il revient donc sur l’histoire du négationnisme. Stéphanie Courouble Share revient aussi sur les conditions d’émergence d’une idéologie, sur sa pénétration dans la sphère publique des démocraties occidentales, en analysant les différents scandales négationnistes qui ont commencé à défrayer la chronique à compter des années 1970 en Allemagne, au Royaume-Uni, en Belgique, en France, en Italie, au Canada et aux États-Unis (dans le désordre : Harwood, Butz, Christophersen, Faurisson, Zündel, Garaudy, Dieudonné…), faisant connaître ce phénomène publiquement.