Le Droit de Vivre (DDV)
30 octobre 2023
Depuis le terrible pogrom orchestré par le Hamas en Israël, le terme de « négationnisme » est couramment utilisé dans les médias et sur les réseaux sociaux pour dénoncer le déni de certains face aux atrocités commises par l’organisation terroriste, que ce soit dans les médias, lors des manifestations, voire en politique. Si l’indignation face aux crimes contre l’humanité perpétrés par le Hamas est légitime, l’emploi de ce terme pour qualifier leur déni n’est pas approprié. Il est pourtant crucial de trouver un terme plus adéquat pour décrire cette forme de déni.
Le négationnisme, terme crée en 1987, par l’historien Henry Rousso, signifie la négation de la réalité de la Shoah. Le terme s’emploie par extension à la négation d’autres génocides, tels ceux des Arméniens, des Tutsi. La rhétorique des négationnistes suit généralement une séquence bien établie : d’abord, le déni pur et simple du crime, suivi de l’élaboration d’un récit fictif, puis des appels à de futurs actes criminels. Cette méthode vise à déformer la réalité pour servir un agenda particulier : blanchir le nazisme.
Le négationnisme se distingue des autres formes de déni et de désinformation par sa structure « institutionnelle ». Il implique des organisations, des associations, ainsi que des maisons d’édition dédiées. Ces caractéristiques spécifiques font du négationnisme un phénomène unique ayant perduré pendant plusieurs décennies, le distinguant ainsi des autres tentatives de falsification de l’histoire qui ne bénéficient pas toujours d’une telle organisation et d’une telle pérennité. Cette distinction est importante pour appréhender la gravité du négationnisme dans son contexte historique.
Qualifier tout déni de crime de « négationnisme » réduit la portée du terme et affaiblit la lutte contre le négationnisme, le vrai. Pour faire simple, si tout est négationnisme, plus rien ne l’est. En revanche, il est tout aussi crucial de condamner les diverses formes de manipulation et de désinformation liées aux autres crimes.