17 février 2019 –

C’est lors d’un discours en l’honneur de Saviours’ Day, une commémoration annuelle de Nation of Islam, l’organisation politique et religieuse suprémaciste noire, que Louis Farrakhan (dirigeant de l’organisation, 85 ans) a déversé sa haine antisémite et négationniste.

Farrakhan avait à ses cotés un négationniste connu, Michael A. Hoffman II, ancien assistant du directeur du grand centre négationniste américain, l‘Institute for Historical Review.

Les liens de Farrakhan avec des négationnistes sont anciens. Déjà en février 1985,  le négationniste américain A. Butz  avait été invité à s’exprimer lors d’une journée de Convention de Nation of Islam. En 1992, L. Farrakhan avait accepté une invitation pour intervenir à une conférence des négationnistes à Stockholm, en Suède, réunissant des membres du parti fasciste russe Pamyat, des membres du Hezbollah, de Hamas, le négationniste français, R. Faurisson et A. Butz. L’événement fut annulé à la dernière minute par le gouvernement suédois.

Farrakhan et les négationnistes ont un ennemi en commun : les Juifs.

Depuis des décennies, dans les squares devant un large public, à la radio, la télévision, dans la presse, dans les universités, et maintenant sur les grandes plateformes des médias sociaux, L. Farrakhan tient des propos antisémites : une conspiration juive domine le monde, les Juifs contrôlent les politiciens noirs, ils exploitent économiquement les noirs, contrôlent les médias, veulent détruire Nation of Islam, ils possèdent le gène du meurtre en eux. L. Farrakhan affirme également sa haine contre Israël : les sionistes ont passé un accord avec Hitler, Israël est un État hors-la-loi qui maltraite les Palestiniens, frères de Nation of Islam. L. Farrakhan déclare également que Hitler était un grand homme.

Les propos de Farrakhan sont choquants, mais dans le « cas Farrakhan », la tolérance qui lui est accordée dans l’espace public américain est tout aussi révoltante. Malgré ses propos antisémites à répétition d’une violence extrême et ses liens négationnistes bien connus, Farrakhan réussit à occuper les premiers rangs des scènes médiatiques. Par exemple, le 31 août 2018, il était au Greater Grace Temple où se sont déroulées les funérailles d’Aretha Franklin, aux côtés des pasteurs Al Sharpton et Jesse Jackson et de l’ancien président Bill Clinton (Voir l’article de ADL).

 

Alors que les actes antisémites sont de plus en plus violents aux États-Unis, ce prêcheur de la haine et tant d’autres ne devraient plus tenir les premières places dans les sphères publiques.